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Parcours de vie

©DR

Furcy Madeleine

Furcy Madeleine (1786-1856) est une figure emblématique de la lutte pour la liberté dans les colonies françaises. Né esclave sur l’île Bourbon (aujourd’hui La Réunion), il découvre à 31 ans que sa mère, Madeleine, avait été affranchie en 1789 — trois ans après sa naissance — et que, selon le droit, il aurait dû naître libre. Cette révélation marque le début d’un combat judiciaire qui durera plus de 25 ans.

L’histoire de sa mère est centrale : née à Chandernagor, en Inde, elle a été enlevée, amenée en France, puis transférée à La Réunion avec la promesse d’être affranchie, promesse longtemps non tenue. À la mort de sa maîtresse, elle découvre qu’elle était libre depuis 20 ans. Joseph Lory, héritier de la famille, refuse de reconnaître les droits de Madeleine et de son fils Furcy, usant d’un chantage juridique pour garder ce dernier en esclavage.

En 1817, Furcy saisit la justice, mais les tribunaux coloniaux rejettent sa demande. Envoyé à l’île Maurice, il obtient finalement son affranchissement en 1827 des autorités anglaises. Il prend alors le nom de sa mère, « Madeleine », devient pâtissier, et connaît une certaine réussite.

Il poursuit pourtant son combat en France pour faire reconnaître qu’il est né libre. En 1843, la Cour royale de Paris lui donne enfin raison. Cinq ans plus tard, l’esclavage est aboli dans toutes les colonies françaises.

Furcy meurt à Maurice en 1856, sans être jamais retourné à La Réunion. Son histoire, longtemps oubliée, est redécouverte au XXIe siècle comme un symbole fort de résistance individuelle face à l’injustice de l’esclavage.

(Sources : https://memoire-esclavage.org/biographies/joseph-madeleine-furcy )